dimanche 28 septembre 2008


Interview Xavibes

Un univers haut en couleurs


Graphiste de longue date et photographe autodidacte depuis quatre années, Xavibes partage sa passion de l'image et de l'univers urbain à travers son art. Du 16 Septembre au 16 Novembre, il expose ses panneaux autour du thème "Urban Spirit" à l'occasion d'un projet impulsé pour l'espace créateur du forum des Halles de Paris…


Tu es photographe et graphiste, depuis quand exerces-tu ces deux professions ?

Pour commencer dans l’ordre, je suis avant tout graphiste. J’ai débuté très jeune dans le domaine de l’image, avant de devenir professionnel. Par étape, après le bac, j’ai fait une école d’art durant quatre ans pour le côté technique. Je me suis ensuite spécialisé en multimédia et une fois terminé, j’ai commencé à travailler en agence de publicité. Si on prend le côté professionnel, j’ai donc réellement débuté en 2000, mais ma passion de l’image, je l’ai eue très jeune. J’ai donc commencé en tant que graphiste en agence, et ce, pendant quatre ans dans une petite structure, ce qui m’as permis d’apprendre pas mal de choses sur le côté technique et sur la réalisation de projets. Après ces quatre ans, en 2004, l’agence a déposé le bilan. J’ai alors continué à poursuivre mon activité, en freelance cette fois. C’est de là que j’ai commencé à développer le coté photographique. Il me fallait, en tant que freelance, proposer des prestations supplémentaires. Ma matière première en graphisme étant la photo, celle-ci apparaissait alors comme une suite logique. Avec l’arrivée du numérique, je m’y suis mis en autodidacte en faisant des séances persos pour apprendre, puis j’ai pu lier la photo et la créa. J’ai beaucoup travaillé dans le domaine de la musique avec des reportages photos, des soirées, des concerts, c’est d’ailleurs plus dans le domaine du reportage que j’ai commencé la photographie.

Qu’est ce qui te motive justement dans ces deux disciplines ?

On va dire que c’est complémentaire. C’est comme une recette de cuisine dans laquelle on a besoin d’ingrédients. La photo c’est un ingrédient qui contribue à la réalisation de mes images. D’ailleurs j’aime autant le son que l’image, et aimerais évoluer par la suite dans l'audiovisuelle.

Te considères-tu comme un photographe urbain ?



A la base oui, car mon travail était à mes débuts lié à la scène musicale urbaine, tout ce qui était lié au Hip Hop, au RnB et au Dancehall. J’aime beaucoup ce qui est en rapport avec l’urbain, que ce soit les sports de glisses où d’autres disciplines comme la danse où le graff par lequel j’ai d’ailleurs commencé et qui fut à l’époque mon premier mode d’expression. Donc photographe urbain oui, mais avec le temps, j’essaye de mélanger ce style urbain avec d’autres styles qui pourraient être liés à d’autres domaines, le luxe par exemple, et de ne pas rester cliché.

Donc actuellement, tu travailles en freelance ?

Oui, et actuellement, je suis en train de monter un collectif avec trois autres personnes qui travaillent dans des domaines différents et complémentaire, autant dans la rédaction, la photographie que la conception graphique. Cela permettra de pouvoir évoluer sur d’autres projets.

Du 16 Septembre au 16 Novembre, tu exposes au Forum des Halles tes photographies autour du thème Urban Spirit, peux-tu nous parler du concept ?

C’est un concept que j’ai eu à développer autour l’espace créateurs des Halles qui est un espace dédié à de jeunes stylistes. Dans le cadre de cet espace sont proposées chaque trimestre des expositions réalisées par divers photographes ou graphistes. J’ai eu à concevoir des images qui mélangeaient justement autant le côté urbain, que le style des jeunes créateurs. C’était une des contraintes de l’exposition, car il fallait utiliser les vêtements des créateurs et refléter également l’univers des Halles. Il fallait donc créer une reconnaissance parmi ce lieu et une liaison entre les deux. De mon côté, dans le concept, j’ai eu à retranscrire ce que représentaient pour moi les Halles, c’est-à-dire la diversité au sens large, culturelle et ethnique. Il y a tout un mélange de générations qui se fait à travers le forum des Halles. Les Halles étant le cœur de Paris, il fallait, par les images, refléter un peu ceci, chose que j’ai eu à représenter à travers des modèles de type différents. Mon choix de modèles s’est fait par rapport à ces références, j’ai dû prendre un type maghrébin, un type Indien, un type européen, et un type asiatique pour essayer de refléter ce mélange. J’ai également rajouté des bébés pour représenter ce passage de générations, les Halles représentent selon les époques, des histoires et des moments bien différents.

Peux-tu nous expliquer ton processus créatif ?


D’une certaine manière sur l’expo, il a fallu définir un concept par rapport au thème de l’espace créateur donc pour concevoir, il a fallu penser toute la création de ce que mes huit panneaux allaient refléter. Il a également fallu penser les lumières car j’ai deux ambiances, une « jour » et une « nuit » car justement ce sont deux atmosphères différentes du forum. Il a donc fallut travailler tout ça en amont pour optimiser les poses et les lumières le jour du shooting. Par rapport aux photomontages, c’est une ambiance qui se dégage, comme dans tous projets il y a une réflexion, ce n’est pas du hasard. L’exposition justement n’est pas une retrospective de mon travail, mais c’est un concept bien précis qui est lié à l’espace créateur.

Quel matériel utilises-tu ?

Pour la photographie, je marche donc au numérique. Concernant l’expo, les shoots ont été faits en studio, ensuite ont été extraits les personnages pour les inclure dans un décor refait. Pour l’expo, il m’a fallu tout shooter, autant les modèles que les lieux car j’ai aussi shooté tout l’espace des Halles pour en refaire une espèce de monde. Je me suis inspiré d’un thème qui fait plus office du conte, lié à l’univers de Gulliver pour cette expo qui est au final assez complexe à expliquer. Gulliver c’était la surdimension avec pleins de petits personnages et c’était pour moi un moyen de montrer à travers les modèles surdimensionnés, tout l’espace créateur connu le plus souvent que par des connaisseurs. À travers ces personnages surdimensionnés, j’ai pu inverser les choses et mettre au premier plan cet espace créateurs.

Et l’argentique ?

Si j’ai commencé la photographie, c’est parce que le numérique m’a permis de sauter plusieurs étapes techniques. L’argentique étant très technique, le numérique m'a permis de sauter certaines étapes. Cela nécessite plutôt d’avoir des connaissances liées à des logiciels et de la pratique ensuite. Pour la photographie, j’utilise donc le Reflex numérique. Pour la partie post-production, j’utilise les logiciels de PAO classiques. Mes deux principaux outils sont donc l’ordinateur et l’appareil photo numérique.

Et selon tes critères, qu’est ce qu’une photographie réussie ?


Ce n’est pas forcément évident à dire pour plusieurs raisons, car tout d’abord, on a tous des affinités, des références différentes, liées a plusieurs choses, comme la culture de chacun et puis après c’est le côté esthétique. Ce que je trouve réussi ne le sera pas forcément pour d’autres. Je ne vais pas dire qu’il n’en existe pas mais c’est une question de goût, on aime ou on n’aime pas, comme la musique.

Quelles sont tes sources d’inspirations ?

Elles sont diverses et liées à tout ce que j’aime. J’apprécie autant l’univers urbain, l’univers du luxe ou celui de la mode. C’est un ensemble de choses que j’essaye de brasser, je n’ai pas qu’une affinité dans l’image. C’est un ensemble de références qui me permettent, du moins je l’espère, d’avoir un certain style, ce qui n’est pas évident quand on commence. Cela ne fait que quatre ans que j’exerce en terme de photographe autodidacte, donc je ne m’estime encore qu’au début. Je suis dans une période ou j’affine mon style par rapport à ce que j’aime tout en essayant de me différencier des « concurrents » puisque le but est d’apporter quelques choses de différent des autres et non de faire de la copie. C’est donc toute une démarche, toute une recherche artistique. Voir ce que les autres font pour justement se différencier et ne pas faire « pareil ». Il est quand même vrai que dans toute la masse de photographes et de graphistes existants, on aura toujours des similitudes, on va forcément ressembler à X ou Y parce qu’on va travailler dans un même style, une même catégorie.

Pour parler musique, qu’est ce qui tourne dans ton iPod en ce moment ?

Encore une fois une peu de tout, je reste assez ouvert. J’ai une base qui est très RnB, Hip Hop, Reggae, Dancehall, plus Caraïbes donc, ce qui est lié tout simplement à mes origines car j’ai grandi en Guadeloupe, j’ai forcément toutes ces influences. J’écoute également des choses très Pop Rock comme de la musique électronique ou autre. C’est aussi pour moi une question d’ouverture d’esprit, c’est en voyant et en écoutant des choses extérieures qu’on arrive aussi à en faire d’autres, en brassant justement. D’une manière générale, je pense aussi que cela correspond à la société, c’est-à-dire à la mixité. Musicalement, on va dire que j’écoute de tout, même si il reste vrai que j’ai plus d’affinités avec ce qui est Nu Soul, Rnb, Hip Hop.

Que peut-on te souhaiter pour la suite ?

Ce n’est jamais évident d’avoir du recul sur ce que l’on fait, mais quoi qu’il en soit, le plus important pour moi est de pouvoir m’exprimer. Tant que je pourrai le faire, et je le ferai, tout ira bien... Après, comment, pourquoi, dans quelles conditions ce sera l’avenir qui me le dira.

Par Cathy.N
Publiée le mardi 16 septembre 2008

Posted by Publié par Soulmate à 02:52
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