dimanche 28 septembre 2008


Sankofa Soul Contest, c’est reparti !


Ca y est, on l’attendait tous, c’est chose faite. Après deux sessions remarquables, la troisième édition du Sankofa Soul Contest démarre sur les chapeaux de roues. Depuis juillet les inscriptions ont commencé et la nouvelle édition sera lancée le 26 Septembre avec pour l’occasion, la venue de la marraine du projet, Carmen Rodgers ! Le tremplin Soul s’agrandit avec, en nouveauté, des présélections qui auront lieu en province dans les villes de Bordeaux, Nantes, Lille, Rennes et Marseille pour encore plus de musique et de diversité. Rencontre avec des membres de l’équipe qui nous parlent plus amplement du projet.


Pour ceux qui ne connaissent pas, pouvez-vous nous rappeler le concept du Sankofa Soul Contest ?

Nadgy : C’est un tremplin qui a pour but d'ouvrir les portes de la scène soul française, car parmi les artistes qui viennent, certains sont amateurs, mais il y a également une bonne partie d'artistes qui ont leurs propres compositions ou qui ont derrière l'objectif de créer leurs propres compositions… C’est également une manière de créer un pont entre les Etats-Unis et la France. Ce que l’on constate aujourd’hui en France, c’est que parmi les artistes qui font de la Soul, ou ceux qui essayent d’en faire car ils n’ont pas encore la maturité ou les éléments pour la faire, certains ne connaissent pas l’histoire de cette musique. Il y a donc un aspect pédagogique en créant ce pont entre Dallas qui est en place de ce côté et la France pour permettre de retourner aux sources.

Pouvez-vous nous présenter les principaux membres de l’équipe ?

David : Il y a moi même, David, Maurice, Willem, Saanya, Joby, Nadgy. Je suis l’initiateur du projet, Joby Smith est en charge de l’organisation et de la présentation de l’événement…

Nadgy : Pour ma part je m’occupe de tout ce qui est communication, création des visuels maintenant, dossiers de presse, et mise en place du buzz sur internet avec Saanya, ainsi que la gestion des partenariats.

Quel est le point culminant du projet ? Le prix à remporter ?

by Sby
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David : Le premier prix, du moins, le plus intéressant, c’est un voyage à Dallas avec à la clé l’opportunité de se produire sur scène accompagné par les musiciens d’Erykah Badu, et entre autre avec Geno Young, puisque outre le fait d'être chanteur il est également pianiste. Le but du voyage est d’apporter au candidat qui aura la chance de remporter le concours, l’opportunité de découvrir sur place comment on vit la Soul.

Que faut- il posséder comme qualité pour participer au concours et accessoirement remporter la finale ? Avoir de la technique ?

Maurice : Les candidats sont notés sur cinq critères : la présence scénique, l’interprétation, la justesse, l’émotion et la présentation. Par rapport à tout cela, on sélectionne un gagnant à la fin de la session.

Le jury ainsi que le public décide des qualifications et des éliminations, avez-vous déjà été déçus des choix qui ont été faits ?

Maurice : Non pas du tout. En fait, il y a un vote du public, dont le jury ne tient pas réellement compte, donc ça peut varier. Mais le jury a des critères bien précis, et c’est à partir de ceux-ci qu’on se décide.
Sur la longueur, on se rend compte que sur ceux que l’on a aimé au début et chez lesquels ont a trouvé un fort potentiel sont finalement arrivés au bout. Parfois celui qui et très fort au début s’endort sur ses lauriers, et celui qui est timide prend confiance en lui. En l’occurrence, c’est ce qui est intéressant, c' est pourquoi il n’y a pas de déception. Après, il peut y avoir des cracks, c’est à dire quelqu'un qui est doué le premier jour, et qui comme dans une grande compétition ne supporte pas la pression. Jusqu’à présent on n’en a pas encore eu. En même temps, il y a un rapport avec les artistes, qui à la fin posent des questions, encouragent. Donc il y a un échange sans que cela influence la saison d'après.

La troisième session du Sankofa Soul Contest débute en Septembre, et les inscriptions ont débutés depuis Juillet ? Quelles seront les différences par rapport aux saisons précédentes ?

Nadgy : Nous avons maintenant décidé d’aller en province car on avait dans la deuxième saison de nombreux candidats qui en provenaient. Dès la première édition du Sankofa, il y avait déjà des candidats qui venaient de province. Nous avons même eu cette année des candidats qui venaient de l’Europe de l’Est ou du Canada. On voit aussi qu’il y a une demande des artistes, que ce soit en national ou en international pour ce genre d’événements et cela permet de les rencontrer. Par rapport à cela, nous nous sommes dit que même s’il n’y a pas vraiment d’événements Soul parisien, qui se déplacent en province, on va se permettre de tenter notre chance. Bordeaux est donc déjà confirmé, Lille, Marseille, Rennes et Nantes sont en cours. Il y aura des parrains sur place, dont Philémon qui est très influant sur Nantes et qui semblait très enthousiaste à l’idée de s’occuper de l’événement, et Saïd pour Marseille, qui est le protégé de Shurik'n... La vraie nouveauté de cette année c’est que le tremplin s’agrandit, pour faire découvrir de nombreux artistes et aider ceux qui n’ont pas les moyens de monter à Paris d’être au moins sélectionné.

Comment cela va t il se dérouler ?

Maurice : En fait, on reste exactement dans le même mode de fonctionnement qu’a Paris, c’est à dire que dans la première partie des qualifications, on reçoit des gens de toute part. En province ce sera exactement la même chose, en l’occurrence, on va intervenir sur Marseille, Bordeaux, Nantes, Lille car les candidats que l’on aura choisit seront directement qualifiés pour les quarts de finals. A partir des quarts, tout le reste se passera à Paris. Il y aura donc des présélections en province pour finalement monter sur Paris.

by Sby
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Comment expliquer vous l’engouement et la longévité du projet ?

Nadgy : Je pense qu’aujourd’hui malgré ce que l’on dit, la Soul en France ne commence vraiment que maintenant à se développer et à ouvrir des portes. Mais il y a d'une part les médias qui ne veulent pas vraiment se déplacer dans ce type d’événements ou les maisons de disques qui ne font pas signer les artistes car ils sont persuadés que ce n’est pas un type de musique qui se vend. Le Sankofa ouvre pas mal de choses de ce côté là. D'un côté, il y a les professionnels qui viennent car ils savent qu’ils vont entendre de la qualité, les médias qui commencent à s’y intéresser de plus en plus aussi et d'un autre coté les artistes qui viennent et qui font énormément de rencontre avec les professionnels et d’autres artistes de partout. Je pense que c’est cela qui déjà favorise la réussite et la longévité du Sankofa. C’est également pour cela que cette année, on a décidé d’aller en national, car cela permet aussi de développer le projet.

Maurice : Par rapport à la première session, il y a eu déjà des artistes qui ont pu bénéficier de professionnels qui étaient présents et qui ont pu donner des conseils, ce qui a été un gage de qualité. C’est cela qui a été important. Dans la seconde session, on a eu une continuité par rapport à cela car on a découvert des jeunes artistes qui étaient en devenir, mais qui cherchaient de la qualité.
Je pense que le succès vient donc également de la rencontre, après, on a la chance d’avoir des gens autour de nous assez compétent. Jusqu'a présent entre ce que le public et le jury voyait, on a toujours été réellement en phase.

Nadgy : Une autre chose qui fait que le public est fidèle, est le fait qu’il existe une vraie chaleur, une super ambiance. Quand un artiste qui avait moins de niveau que d’autres, ce qui est normal et peut arriver, venait chanter, ou alors des artistes avec des voix superbes mais qui n’arrivaient pas à les lâcher à cause du stress... dans ces moments là, le public contrairement à d’autres événements où il peut être très dur, accompagnait l’artiste. C’est donc une ambiance très tolérante, très chaleureuse, avec un public qui ne cherche qu’à vivre la Soul et rien d’autre, ambiance qui joue beaucoup sur le succès du Sankofa.

A côté du Sankofa se multiplient de nombreux événements Soul, que pensez-vous de la coordination entre les événements, et plus globalement de la Soul en France ?
Maurice : Oui elle existe et depuis très longtemps même et malheureusement elle n’a pas l'opportunité d'être exposée au grand public, il y a un manque de média, de radios, de scènes.
Par rapport à d’autres musiques où il y a des tourneurs qui prennent des risques, la Soul est plutôt une musique qui vit pas mal par rapport au bouche à oreille, du fait que l’on a pas vraiment connu un artiste français qui a réellement percé dans le milieu . Après qu'il y ait d’autres acteurs des mouvements, c’est bien, nous ne nous disons pas que nous avons le monopole de ce type de musique, le Sankofa c’est juste une pierre à l’édifice.

Nadgy : J’ai pas mal observé et je crois que tout le monde à sa part de responsabilité dans le fait que la Soul stagne en France. D'une part on a un public, qui attend trop d’un artiste qui démarre, or un artiste qui démarre rencontre des difficultés. Même D’Angelo au début de son parcours n’a pas percé tout de suite. C’est quelque chose que je trouve dommage car on ne laisse pas vraiment aux artistes leurs chances. Quelques soit l’événement, si un artiste est peu connu, bien que l’entrée soit gratuite, on ne va pas chercher à le découvrir. De l’autre coté, on a les organisateurs qui fonctionnent encore trop de leur côté. C’est pareil avec les artistes, qui fonctionnent souvent par clans. Aujourd'hui avec Soul Nation, nous fonctionnons ensemble depuis un an, et il y a également So Live production et Sugar Soul Session avec Tozikalprod avec qui on va fonctionner en échange de visibilité.

by Sby
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Maurice : En même temps, il faut laisser le temps faire les choses. C’est une musique qui nous arrive des Etats Unis, et qui est encore en développement. C’est une chose qui va s’installer avec le temps. Faisant un peu parti de l’école du Rap, pour moi la Soul, qui regroupe aussi le Hip Hop contient un truc de convivial, de chaleureux. Il y a un esprit de compétition qui reste dans le partage. Je pense que cette musique manque d’infrastructures, de gros média mais ça viendra petit à petit. On va me dire, certes il y a Ado. Fm, mais pour moi ce n’est pas un gros média pour ce type de musique, Nova de son côté est encore un peu spécifique. Le problème des radios aujourd’hui est bien connu, il faut une maison de production derrière un son, pour jouer le jeu. Il n’y a pas ce côté spontané comme aux Etats-Unis où il y a des radios prévues pour ça et pour tout ce qui est concerts, sons live...
Pour revenir à la question, les artistes qui s’inscrivent au Sankofa le font la plupart du temps pour rencontrer les musiciens, et surtout pour se rencontrer eux- mêmes. Donc voila, comme on a pu voir, ca fait parti d’un challenge. Il y en a qui font partie de chorale Gospel ou d’autres encore qui sont choristes mais qui n’ont pas l’occasion d’être mis en avant et qui essayent.

Nadgy : Larry en est un bon exemple. A la base, c’est un choriste qui n’osait pas du tout se mettre en solo et qui a tenté et a fait toutes ses preuves.

Maurice : C’est cela aussi qui contribue au succès du projet,
Quand on est un peu comme Larry, en participant à ce genre de projet, on prend conscience de son potentiel, de ses capacités.

Que vous évoque l’appellation Nu Soul qu’on ne trouve presque qu’exclusivement en France ?

Maurice : Je pense qu’on est dans le pays de l’appellation. Aux Etats unis comme le disait David tout a l’heure, c’est de la Soul avant tout. Après ce sont des dérivés de pleins de choses. Pour nous c’est avant tout une passion, je n’ai pas de barrières, Nu Soul, Soul, Hip Hop, c’est la même chose, c’est une âme. Après chacun selon ses propres influences décide d’une appellation.

David : On pourrait dire que la Nu Soul c’est la rencontre du Jazz, de la Soul, du Hip Hop, et c’est vrai qu’en France on adore les appellations et mettre les artistes dans des petites cases, mais c’est un peu pour préciser ses influences. Quand D’Angelo débarque, il installe aussi une vision de la Soul dans ce qu’elle a de moderne.


Nadgy : Aujourd'hui, en France, on ne peut pas vraiment parler de Nu Soul française. Ce qui est sûr, c’est qu’il y a une Soul française avec des influences caribéennes, avec la Soul Créole et des influences africaines. Gasandji en est un bon exemple car elle chante une soul de ce type avec des influences africaines.
En créole on va avoir des Inès, des Swé, quoique cette dernière reste quand même très Soul française.
Je repars en arrière avec la compile que nous avons créée, Atypik Soul. Nous lui avons donné ce nom car justement, nous nous sommes rendu compte que l’on ne pouvait pas dire " Nu Soul". Il y avait de la Soul créole avec Inès, Joby très à l’ancienne et des morceaux plus Nu Soul, comme Rony effectivement, mais aussi du Jazz avec Pi-R. Donc par rapport à tout cela, pour moi, on ne peut pas encore parler de Nu Soul en France. La Soul elle même n’est pas encore bien installée musicalement en France.

David : En France, la Soul se cherche encore en tout cas.

Merci beaucoup et RDV le 26 Septembre pour l’ouverture de cette troisième Saison !

Par Cathy.N
Publiée le vendredi 12 septembre 2008

Posted by Publié par Soulmate à 02:46
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